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LES TOTEMS DE L'AUBE I

Vue de l'exposition, Longère Sudel Fuma, Saint-Paul

LES ARTISTES

Catherine Boyer
Les séries de dessins de Catherine Boyer s’enchainent selon un mode opératoire chaque fois identique : à partir d’une forme observée ou mémorisée, elle déplie un univers de possibles variations organiques, le plus souvent érotiques et toujours d’un très grand raffinement formel. Le trait de Catherine Boyer emprunte la précision et la rigueur du dessin naturaliste. Très impressionnée par la symétrie, les débordements et la puissance créatrice présentes dans la nature, elle y voit ce qu’elle appelle « une géométrie sacrée » originelle, qui structure le vivant de l’infiniment petit à l’infiniment grand.
Patricia de Bollivier


Florans Féliks-Waro
Florans se présente comme une « artis o foyer ». Diplômée de l’ENSBA de Paris, mère de 3 enfants, elle s’est engagée depuis 2004 avec les habitants de son quartier dans l’association Kazkabar, une entente agricole et culturelle où l’enfant, la terre, la langue et l’âme réunionnaises se retrouvent au centre de ses (pré)occupations : « lé plito rar, mi partisip bann léspozisyon; mi profér késtyonn mon fanmté, mon kréolité, mon kréativité , dann in kwin savann, an « kosinsoz » èk lo péizaz mon péi, son tér ék son zabitan… Dési térin kazkabar, Maloya èk tout lo risès i antour ali, i tonm konm lo siman, lo zarboutan, lo rasine i dobout domoun po invant zot zordi & zot domin an lantouraz lo kér, lo kor, bénévol, an kréol, san lalkol ». Florans Waro déploie dans des gravures d’une très grande délicatesse l’expérience bouleversante de sa propre traversée du Barldon ( le pendant créole du Mahabharata) : un cheminement aux enjeux spirituels et identitaires qui pose également des questions artistiques très actuelles sur la puissance de réparation et de protection de l’acte artistique.

Anne Fontaine
Le travail d’Anne Fontaine « relève d’un protocole qui doit beaucoup à la démarche naturalise —observation, cueillette, enquête, collecte sous forme d’herbier. Il s’agit comme l’explique l’artiste, de « déplier » son jardin, et l’on entend, à l’écoute de ce mot, le craquement de la carte de géographie que l’on ouvre délicatement pour tenter de lire un territoire... ou le chuchotement des ailes d’un papillon qui se défroissent au sortir de sa crysalide »… « Quand Anne Fontaine déplie son jardin, elle nous convie à une forme d’éblouissement et à une ouverture. Elle propose une expérience de l’ineffable en amenant dans le cadre de l’image l’univers entier de la plante, son aura, ses dimensions cachées, sa temporalité, et le murmure de ses épousailles avec le monde. Elle crée des images actives qui rendent perceptibles et intelligibles le végétal en tant que cosmos ».

Patricia de Bollivier

Karine Maussière
Née en 1971, diplômée de l’ESBAM, Karine Maussière est installée à La Réunion depuis 4 ans. Arpenteuse, photographe, plasticienne, (elle) bâtit une démarche artistique sensible et sérielle liée à la marche et à l’appropriation du paysage. Tout en explorant différents supports visuels, elle questionne sa relation au vivant, au monde naturel visible et invisible. Cela se traduit par la réalisation de photographies, de vidéos, de graphies. Son travail a été exposé en France, en Italie, en Bosnie-Herzégovine et depuis peu à l’île de la Réunion. « Karine Maussière marche. En elle une verticale terre-ciel prend racine et cime. (…) Cette verticale devient un appel à se laisser fondre d’Orion jusqu’aux fourmis, du ciel jusqu’au revers de ses pieds. C’est un élan artistique de glanage, de décentrement de l’œil au profit d’une reddition de l’artiste à ce qui l’entoure, la lie au lieu. L’île de la Réunion, Karine est partie y vivre, partie s’y diluer, en ses chemins, sa roche, sa voûte céleste, partie se trouver sous le végétal, l’élever en des murs nouveaux.»
Laetitia Bischoff


Gwénaëlle Montigné
Gwénaëlle Montigné est une artiste visuelle basée à La Réunion. Elle a passé son enfance au contact d’une nature qui a nourri son imaginaire. Jeune adulte, après avoir vécu au Mali, en Côte d’Ivoire puis en Tunisie, la nécessité de devenir artiste s’est imposé à elle.(…) Le territoire réunionnais qu’elle habite depuis 2020 devient pour Gwénaëlle Montigné un nouveau terrain de jeu. L’artiste habite des paysages, s’en imprègne, les arpente et s’y perds pour mieux les embrasser. Dans ses opérations plastiques, elle nous montre des traces de cette relation de l’humain à l’espace. Des traces d’un certain nomadisme, d’un certain vagabondage. Les morceaux de vie personnels deviennent impersonnels par le biais de processus de création, d’interventions et surtout de gestes instaurateurs. Les petits riens de tous les jours sont « poétisés » pour certainement ré-enchanter la vie.
Colette Pounia


Chloé Robert
Chloé Robert développe, dans l’ensemble de sa démarche, une appétence pour la complexité et la richesse du lien à l’autre, la nécessité d’outrepasser ses peurs de la différence et une conscience de l’effective interdépendance des hommes entre eux et des hommes avec leur milieu : « nous sommes la continuité les uns des autres » dit-elle, en citant Tatiana Patchama, artiste avec laquelle elle travaille depuis 2022, notamment sur le projet « Zyèt dann fénoir ». Sa démarche est profondément animiste, et elle crée dans un lien permanent avec « cette dimension ineffable et parallèle, la main littéralement guidée et au service de l’image qui prend forme : animaux dans une végétation dense, dans des compositions imprégnées de l’idée de catastrophe, de panique et de fuite. Très influencée par la culture japonaise, et les yokaï notamment —les spectres, elle axe son travail sur la mise en visibilité de cette population invisible faite de singes, d’hommes-coq, de lémuriens… ».
Patricia de Bollivier


 

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