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Céramiques "Cueillir"

"Cueillir" a été le nom choisi pour l'exposition-restitution mais il est aussi le titre d'une série de petite céramique d'empreintes de plantes et de ma main. Une analogie du geste de cueillette qui m'a semblé pertinente dans la réflexion sur l'évolution d'un paysage, du mouvement qu'acquierent les plantes (d'une certaine manière) et surtout notre rapport à celles-ci. 

Les adventices, ces plantes pas forcément envahissantes mais qui ont un potentiel non négligeable de propagation rapide, m'ont permis de mieux saisir ce qu'Emanuele Coccia ou encore Stefano Mancuso appelle "l'intelligence des plantes". Elles poussent près des hommes et ce n'est pas un hasard. En effet elles ont des propriétés intéressantes pour l'homme. Ces plantes rudérales poussent et se comportent comme des commensales de l'homme. C'est ce qui m'a permis de comprendre précisément la différence entre symbiose et osmose, aussi d'aborder la notion de l'homme symbiotique (Joël de Rosnay "L'homme symbiotique: regard sur le troisiè.me millénaire"). 

La cueillette est précisément ce geste qui nous ramène à des temps très reculés de notre espèce humaine, elle est ce qui nous lie aux êtres vivants, à la nature. 

Ces empreintes étaient une manière de fabriquer un herbier très personnel et qui rapportent notre passage sur terre autant que l'impact de nos corps sur la fabrication de nos paysages. C'est aussi l'idée de la fossilisation des plantes tout autant que le geste lui même de "cueillir". En effet, lors de visites de différents groupe scolaire, j'ai posé la question aux enfants présents s'ils cueillaient. Et les réponses étaient diversent, certains -peu- spontanément disaient "oui", d'autres -beaucoup d'entre eux- disaient "non". Ceux qui avaient dit "oui", vivaient en zone rurale, les autres en zone urbaine. Un constat aisé mais acablant. Nos enfants ne sont pas en rapport direct avec les végétaux, avec les plantes.

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